RDC : Félix Tshisekedi dévoile un gouvernement élargi de 53 membres
Après plusieurs semaines d’attente et d’intenses consultations politiques, le président de la République démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a rendu publique dans la nuit de jeudi à vendredi, sur les antennes de la RTNC, la composition de son nouveau gouvernement. Cette équipe gouvernementale, élargie à 53 membres, marque un tournant majeur à la veille d’importantes réformes attendues.
La nouvelle configuration se compose de 6 vice premiers ministres, 12 ministres d’État, 24 ministres, 5 ministres délégués et 6 vice-ministres. Cette architecture traduit un subtil dosage entre les différentes composantes de la majorité présidentielle, mais également une ouverture vers de nouveaux profils.
Parmi les vice premiers ministres figurent plusieurs personnalités bien connues de la scène politique congolaise : Jacquemin Shabani (Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières), Jean-Pierre Bemba (Transports et Voies de communication), Guy Kabongo (Défense nationale), Mukoko Samba (Économie nationale), Jean-Pierre Lihau (Fonction publique) ainsi qu’Adolphe Muzito (Budget), ce dernier faisant son entrée à ce poste.
Du côté des ministres d’État, on note la reconduction de plusieurs figures telles que Guylain Nyembo (Plan), Thérèse Wagner (Affaires étrangères) et Ève Bazaiba (Affaires sociales), accompagnée de la nomination de nouveaux visages, notamment Guillaume Ngefa Atongoko (Justice).
Le gouvernement actuel présente une combinaison équilibrée entre reconduction et innovation. Plusieurs ministres conservent leur portefeuille, à l’instar de Patrick Muyaya (Communication et Médias) et Louis Kabamba Watum (Mines). D’autres, en revanche, font leur entrée dans l’équipe gouvernementale : Marie Nyange Ngambo (Environnement), Ferdinand Massamba (Emploi), Grâce Kutino (Jeunesse). Le gouvernement compte également cinq ministres délégués, parmi lesquels Crispin Bandu, chargé de la Francophonie et de la Diaspora, ainsi qu’Arlette Bahati, responsable de la Nouvelle économie.
Cette composition gouvernementale reflète la volonté du chef de l’État de maintenir un équilibre politique délicat entre fidélité partisane et ouverture stratégique. L’arrivée d’une personnalité comme Adolphe Muzito, ancien Premier ministre, marque une tentative de rassembler au sein de l’exécutif des compétences transversales et expérimentées.
L’équilibre sociétal se manifeste également à travers une représentativité féminine renforcée. Des femmes occupent des postes clés, notamment Thérèse Wagner aux Affaires étrangères, Acacia Bandubola aux Hydrocarbures, Julie Mbuyi Shiku au Portefeuille et Micheline Ombaye au Genre et à la Famille. Une dynamique qui s’inscrit dans une volonté affichée d’inclusivité et de modernisation de la gouvernance.
Ce gouvernement hérite de dossiers brûlants : relance économique post crise, lutte contre l’insécurité persistante à l’Est, mise en œuvre des réformes structurelles et organisation des élections locales. L’élargissement de l’équipe gouvernementale semble répondre à une ambition claire : accélérer la cadence des actions gouvernementales et renforcer l’efficacité institutionnelle.
Annoncé à une heure tardive mais très attendu, ce nouveau gouvernement constitue une étape stratégique dans le second mandat du président Tshisekedi. Il incarne une synthèse entre stabilité politique, renouvellement partiel des élites et orientation vers une gouvernance de résultats.
Paul MAYOLA
