Reprise du trafic ferroviaire entre Matadi et Kinshasa après près d’un an d’interruption

Après une interruption de plus d’un an et demi, le trafic ferroviaire entre Kinshasa et Matadi a officiellement repris le mardi 3 septembre 2024. Cette reprise, marquée par une cérémonie tenue à la gare centrale de Kinshasa, présidée par le ministre du Portefeuille, Jean Lucien Bussa, est un événement majeur qui relance le commerce intérieur en République démocratique du Congo (RDC). Elle permet non seulement de faciliter la mobilité des marchandises mais aussi de favoriser la baisse des coûts des produits de première nécessité.
C’est sous les applaudissements des autorités présentes que le premier train en provenance de Matadi, dans la province du Kongo Central, a fait son entrée à la gare centrale de Kinshasa. Il transportait 500 tonnes de sacs de ciment, un volume considérable qui, selon le ministre Jean Lucien Bussa, démontre déjà l’avantage économique de ce mode de transport par rapport aux véhicules.
« Nous venons de voir ensemble l’arrivée du premier train depuis une année et demie d’interruption. Ce train, chargé de 500 tonnes de ciment, permet un transport à moindre coût comparé à la route », a-t-il précisé.
Notons que l’Office national des transports (ONATRA), qui gère ces infrastructures, se place désormais au cœur de l’action gouvernementale en vue de moderniser les outils de production. Le ministre a souligné l’importance de cette reprise pour faire du secteur des transports un moteur de l’économie nationale. L’objectif est de freiner la dégradation des infrastructures tout en misant sur leur modernisation pour soutenir la production et réduire les coûts de transport.
« Le gouvernement est déterminé à faire du portefeuille de l’État un levier du développement économique. Cela passera par la modernisation et l’expansion des activités productives, en assurant que nos outils de production ne se dégradent plus », a conclu Jean Lucien Bussa.
Martin Lukusa, directeur général de l’ONATRA, s’est lui aussi exprimé sur cette nouvelle phase dans le secteur des transports, annonçant une série de mesures pour assurer la régularité des services ferroviaires et fluviaux. Il a souligné que ces efforts auront un impact direct sur le coût de la vie en RDC.
« Nous allons faire en sorte que ce trafic soit régulier, car cela aura un impact direct sur le panier de la ménagère », a-t-il déclaré.
Il a également rappelé qu’il s’agit de la première initiative de modernisation des infrastructures de l’ONATRA depuis près de 60 ans. Grâce à la volonté politique du nouveau gouvernement, un plan de reconstruction des quais, de rénovation des rails, visant à renforcer le réseau logistique et à stabiliser les prix des biens de consommation.
« Avec la volonté qui anime le gouvernement, nous nous dirigeons vers une véritable amélioration des conditions d’exploitation. Cela signifie reconstruire des quais, acheter de nouveaux bateaux, et refaire les rails, autant d’investissements qui permettront de réduire les prix sur les marchés », a ajouté Martin Lukusa.
Le redémarrage de ces transports pondéreux, capables de déplacer de grandes quantités de marchandises, est un soulagement pour les opérateurs économiques, qui pourront désormais assurer une mobilité sûre et rapide des biens à travers le pays. En retour, les produits agricoles et forestiers pourront être acheminés vers les centres urbains, contribuant ainsi à un approvisionnement régulier des marchés, avec une baisse attendue des prix.
Cette relance des trafics ferroviaire et fluvial marque donc une nouvelle étape dans la stratégie économique de la RDC, en renforçant les liens entre les différentes provinces et en stimulant le commerce intérieur.
La Rédaction