Le 13 octobre 1965, Joseph KASA-VUBU révoque le premier ministre Moïse Tshombe.

Le 13 octobre 1965, devant les 2 Chambres réunies, le Président Kasa Vubu révoque son Premier ministre, Moise Tshombe. Comme en septembre 1960, Kasa Vubu venait de créer un 2è incident qui poussera Mobutu à conduire son coup d’Etat un mois après, fatigué des querelles des politiciens.
Kasa Vubu prononçait son discours devant le nouveau Parlement, un discours tant attendu. Il annonça la révocation de Moïse Tshombe et de son gouvernement. Peu après, Radio Léopoldville annonçait que Kasa Vubu avait chargé Evariste Kimba de former le nouveau gouvernement.
« À présent, la mission qu’au nom de la nation j’ai confiée à Tshombe en juillet 1964 est accomplie… Je tiens à lui exprimer ma gratitude d’avoir su mener à bien, dans des circonstances qui rendaient leur exécution parfois difficile, les tâches lui confiées » dira Kasa Vubu.
Pour bien d’observateurs, le Président Kasa Vubu [et plus tard Mobutu] avait usurpé la victoire de Moïse Tshombe. N’eut été son limogeage ce 13 octobre, Tshombe aurait été élu Président du Congo en novembre 1965 car il avait 122 des 167 députés que comptait le Parlement.
En gérant convenablement la crise politique de 1964 (notamment les rébellions mulelistes de Mulele, Gbenye, Soumialot..), le peuple avait fini par gracier Tshombe de ses erreurs sessionnistes de 1960, en lui accordant une majorité absolue au Parlement (122 des 167 députés).
Dès la révocation de Moïse Tshombe par Kasa Vubu, on assistera à un bras de fer au sommet de l’État; comme ce fut en 1960 lorsque Kasa Vubu avait limogé son ancien Premier ministre, Lumumba. Mobutu sortira de nouveau de l’ombre pour son 2è coup d’état 1 mois après (24 novembre).
En mars 1967, Mobutu fait condamner Tshombe à mort (par contumace) pour avoir (1) proclamé la sécession du Katanga, (2) aliéné l’indépendance économique du pays, (3) constitué une armée de mercenaires et (4) maintenu la subversion dans les unités katangaises de l’armée.
Benjamin BABUNGA