À la découverte du plus grand Self Made man congolais Augustin SANU DOKOLO

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Si la province de Simon Kimbangu peut se taper la poitrine d’avoir dirigé en premier la République Démocratique du Congo, elle peut aussi se réjouir d’avoir sorti l’un de plus grands Self made man du pays. Le terme décrit un homme dont le succès est la conséquence de ses décisions et de ses actions, plutôt que de conditions extérieures à celle-ci. Voici comment Augustin SANU DOKOLO s’est révélé être le plus grand Self Made man Congolais.

 

Naissance et famille

 

Né à Mbanza-Ngungu le 16 mars 1935, Augustin Dokolo Sanu reste un modèle de la réussite, un homme à l’énergie débordante, un passionné de l’Afrique et des arts et des cultures. Il fait ses études primaires à Sainte Thérèse à Mbanza Ngungu. Arrête ses études en 1948, pour des motifs personnels et commence les affaires. En 1955 il épouse mademoiselle Marie-Josée Ngabu, et ils eurent 2 enfants dont Ndona Dokolo, 28 octobre 1956 à Léopoldville, et Nkembi Dokolo à Mbanza Ngungu , le 15 décembre 1959.

 

En 1967, il fait la rencontre de Hanne Dokolo qui deviendra sa femme. Arrivée en 1966 du Danemark en tant que responsable de la pharmacie dans l’Hôpital d’enseignement de la Croix Rouge Danoise, Hanne Dokolo exercera durant quatre ans à ce poste. Elle épouse M. Dokolo Sanu en 1968 et lui donnera trois enfants dont Manzanza Badjoko Dokolo, Sindika Dokolo, Luzolo Dokolo. Elle élèvera les 5 enfants de son mari au Zaïre, puis en Europe.

 

À la mort de son mari en 2001, Hanne Dokolo décide de rester au Congo et reprend la gestion des affaires familiales avec l’aide et le soutien de ses enfants. Elle s’engage plus intensément dans l’action humanitaire et est nommée en 2005 Consul Général Honoraire de Norvège en République Démocratique du Congo.

 

Dokolo et sa femme Hanna

 

Elle poursuit et défend l’héritage moral de son mari et diffuse sa vision pour le Congo, notamment par la réédition de son ouvrage « Telema Congo », qui réunit des textes de conférences données par Augustin Dokolo Sanu entre 1960 et 1965, et dont le message reste étonnamment actuel. « Malgré les travers que nous avons subi dépuis 1985 notre famille est restée soudée et heureuse », dira-t-elle.

 

La Banque de Kinshasa (BK).

 

Dokolo est un fin stratège, une icône congolaise incontournable et révolutionnaire dans l’histoire de la RDC, une forte vision entrepreneuriale Doté d’un flair et d’un fort sens des affaires, il a pris des dizaines d’initiatives dans différents domaines d’activité stratégiques.

 

En 1969, Augustin Dokolo entreprend ce qui restera sa réalisation la plus ambitieuse : la création de la Banque de Kinshasa (BK). C’est la première banque à capitaux nationaux en Afrique subsaharienne. Avec un capital initial de 300.000 Zaïres, l’équivalent de 600.000 dollars, qui a atteint 10.474.875 Zaïres en 1983.

 

Pendant plus de seize années, cette entreprise a réussi à évoluer au gré des contraintes économiques de son temps. En 1974, la Banque de Kinshasa est victime des mesures de radicalisation. Mais l’Etat congolais se ravise et restitue la Banque en 1976 en reconnaissant à M. Dokolo Sanu tous ses droits sur ladite banque. La BK emploie plus de 1.500 personnes dans le pays en 1984. Grâce à un réseau d’une vingtaine d’agences réparties à travers le pays, elle permet de favoriser le développement économique dans un contexte difficile.

 

En 1985, la banque doit faire face à un accroissement important de ses dettes vis à vis de la Banque Centrale. Ledit découvert est principalement constitué des intérêts débiteurs, des intérêts sur intérêts ainsi que des pénalités faramineuses que la Banque Centrale percoit chaque mois. Dokolo est donc contraint de céder de nombreux biens immobiliers afin de couvrir les dettes de ses sociétés envers la BK, puis d’apurer les dettes de la BK envers la Banque Centrale.

 

Augustin DOKOLO et ses enfants

 

A la surprise générale, la Banque de Kinshasa est placée sous gestion administrative le 17 février 1986. Les immeubles cédés en vue de la couverture des dettes sont extournés. La BK n’est pas restituée à ses actionnaires à la fin de la période légale de mise sous gestion administrative, elle est nationalisée et l’intégralité de son patrimoine est transférée à la Nouvelle Banque de Kinshasa.

 

Toutes les sociétés de Dokolo Sanu seront cédées à l’UNTZa, par simple lettre du Directeur de cabinet du Président Mobutu. Augustin Dokolo Sanu ne se sera jamais remis de cette spoliation organisée. Il tombe malade peu de temps après et décède à Paris le 12 avril 2001.

 

Un véritable chef d’entreprise

 

Pour émerger, Augustin Dokolo n’a pas choisi la démarche classique qui consiste à créer un Groupe de sociétés afin de donner par la suite naissance à une banque. Il a choisi de faire l’inverse afin de pouvoir saisir les nombreuses opportunités qui se sont présentées après le conflit entre le Congo et la Belgique sur le dossier de l’Union Minière du Haut Katanga.

 

Dokolo et sa famille

 

Au total 17 sociétés qu’il va devoir créer pour soutenir la Banque de Kinshasa, Bk. Doté d’un flair et d’un fort sens des affaires, Dokolo a pris des dizaines d’initiatives dans différents domaines d’activité stratégiques. Malgré de nombreuses sollicitations, il n’aura jamais accepté de poste gouvernemental, préférant se consacrer à ses activités de chef d’entreprise. Au rang de ses différentes entreprises, nous pouvons citer:

 

COFIKI:

La Compagnie Financière de Kinshasa était une société par actions à responsabilité limitée créée en 1971. Elle avait pour objet principal le financement de l’immobilier sur la base de ses fonds propres et des dépôts à terme de sa clientèle. Cette société sœur de la Banque de Kinshasa détenait plus d’un cinquième du capital de cette dernière.

 

FIGES:

La Fiduciaire de Gestion, société privée à responsabilité limitée, était une société fiduciaire qui gérait des participations dans diverses entreprises. Très peu connue du public, la FIGES est cependant la propriétaire authentique et originale de l’immeuble DUNGU que le régime Mobutu a cédé, sans contrepartie et par simple lettre à l’Union des Travailleurs du Zaïre (UNTZa), fille mère du MPR.

 

On sait que l’UNTZa l’a par la suite cédé au fils Mobutu qui en a fait son apport dans la Banque COBAC aujourd’hui en liquidation forcée. L’immeuble DUNGU fait partie de ceux dont la succession Dokolo réclame restitution en raison de nombreuses violations de la loi qui ont entouré

 

SOZADEX

La Société Zaïroise d’Exportation est une société privée à responsabilité limitée qui a été créée le 09 juillet 1976 à Kinshasa. Exportatrice de denrées et plus particulièrement de café. Cette entreprise, qui a achetait du café dans toutes les provinces productrices possédait de vastes plantations dans la Province Orientale et dans le Nord Kivu. Elle faisait partie du peloton de tête des sociétés exportatrices de café au Zaïre. La Sozadex possédait des installations importantes de café dans le Nord Kivu et plus particulièrement à Beni.

 

FERME DE LA LUKAYA

Constitué sous forme de Société privée à responsabilité limitée, la Ferme de la Lukaya s’est consacrée à l’élevage de porcs et de volailles, elle faisait partie des unités de production qui alimentaient le marché de Kinshasa en viande de porc et en œufs. Elle possédait aussi des usines de transformation de viande de porc en charcuterie et une chambre froide. C’était l’un des grands fournisseurs de denrées alimentaires de l’époque.

 

OMNIZA

OMNIZA était une société privée à responsabilité limitée, qui exerçait dans le commerce général : vivres, vêtements, articles divers importés qu’elle se chargeait de vendre en gros et en détail.

 

SOKIDET

La Société Kinoise d’Equipement Technique était une entreprise spécialisée dans le froid. Elle commercialisait des équipements de climatisation industriel et installait des chambres froides. La Sokidet, était la deuxième du genre à Kinshasa après la société belge Chanimetal. Elle a installé la plupart des chambres froides de Kinshasa dans les années 1980.

 

LAGEDIM

Créée dans les années 1975, la Société LAGEDIM s’est spécialisée dans la distribution de vivres frais congelés (poulets, viande, poissons) ainsi que d’autres vivres sèches (riz, poisson salé, etc…). Elle a géré pour elle-même ou pour le compte de tiers plusieurs chambres froides dans la Ville de Kinshasa. La société LAGEDIM possédait aussi un petit port qu’elle gérait à Kinshasa, sur le fleuve Congo.

 

DISTRICAR

 

DISTRICAR, société privée à responsabilité limitée, gérait la première concession de la firme japonaise Mazda en République Démocratique du Congo. Elle avait donc pour objet principal l’importation, la vente et le service après-vente des voitures et bus de marque MAZDA. Les voitures MAZDA, modèles 323, 626 et 929 sont devenues populaires à Kinshasa grâce à cette société qui était le fournisseur de plusieurs autres concessionnaires à Kinshasa et à travers le pays.

 

ELVE ZAIRE

Tout comme Districar, ELVE était le premier concessionnaire de la marque coréenne HYUNDAI dans le pays. En plus de l’importation, de la vente et du service après vente des voitures et bus de cette marque, ELVE ZAIRE était aussi, une entreprise de construction.

 

Martin SOLO, Article tiré du site Dokolo.com

 

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