Il y a 33 ans disparaissait Daniel KANZA, co-fondateur de l’ABAKO et pionnier de l’indépendance.

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Le 28 Août 1990 à Kinshasa, la RDC, plus particulièrement la province du Kongo Central perdait l’un de ses vaillants hommes et pionnier de l’indépendance, MBUTA Daniel KANZA. Co-fondateur de l’ABAKO et pionnier de l’indépendance, il aura été en première ligne dans une lutte acharnée à la quête de la libération nationale sur les traces du Prophète SIMON KIMBANGU. Trente-trois ans après sa mort, la Fondation Mbuta KANZA Daniel et l’ASBL MFUMA LUNSANSU LUA KONGO ont pris l’initiative de lui construire un monument qui sera dévoilé le lundi 28 Août à Luozi.

 

« Cette célébration en mémoire de la disparition de Mbuta KANZA Daniel, Pionnier de l’Indépendance, marque pour nous, un moment de prise de conscience de la lutte menée par tous les Pionniers de l’indépendance, principalement ceux ayant pris part à la Table Ronde Politique de Bruxelles en 1960. Mbuta Daniel KANZA était l’un des acteurs nationalistes qui, avec bravoure, a su mobiliser au sein de l’ABAKO les énergies nécessaires afin de se délier de la tutelle coloniale Belge », a commenté maître Fay KANZA, petit-fils de Daniel KANZA.

 

Né à Kinlanda dans le Territoire de Luozi le 09 décembre 1904, Daniel KANZA a fait ses études primaires et une partie de ses études secondaires à la mission protestante de Mukimbungu à Luozi. Il quittera son territoire pour IREBU, BOMA, ET BOENDE en vue de suivre une formation militaire. Il obtiendra le grade de Sergent après avoir pris part à la seconde guerre mondiale en 1940. Soucieux de parapher ses études, il obtint en 1940 son diplôme en administration de la population indigène à l’Athénée Royale de Léopoldville en 1942.

 

Dès cette année-là, il intègre la fonction publique au service de poste et télécommunication puis l’Hôtel de Ville de Léopoldville en 1943. Co-fondateur de l’ABAKO, Daniel KANZA est élu en 1954 vice-président de l’association des Bakongo pour l’unification, la conservation et l’expansion de la langue kikongo ou ABAKO. Au sein de la communauté, il est le plus âgé et on l’appelle MBUTA DANIEL par ses frères Kasa Vubu, Nzenza Nlandu et autres.

 

Rare photo de Daniel KANZA et Joseph KASA-VUBU lors du procès sur les émeutes du 04 Janvier 1960

 

Fervent défenseur de la culture Kongo, Daniel KANZA rejeta énergiquement l’emprise du pouvoir colonial sur la nation congolaise. Le 04 janvier 1959, il fût arrêté avec quelques autres leaders de L’ABAKO après les émeutes qui ont fait plusieurs morts à la suite de l’interdiction d’une réunion de L’ABAKO à laquelle les leaders de cette association entendaient faire un compte rendu public de la première conférence des peuples Africains (décembre 1958).

 

Daniel KANZA participe activement aux assises sur la Table Ronde de Bruxelles en 1960 et fut élu par ses pairs Vice-Président, un quota réservé à la délégation congolaise. Après l’indépendance, il fut nommé premier Gouverneur noir de la ville de Kinshasa, un poste qu’il va occuper jusqu’en 1963. A Kinshasa, on lui doit plusieurs réalisations dont l’aménagement et la modernisation des communes jugées indigènes, notamment NDJILI, SELEMBAO, BUMBU… dans lesquelles on retrouve plusieurs avenues qui portent son nom.

 

Au-delà d’avoir été un des pionniers de l’indépendance, ou premier Gouverneur noir de la ville province de Kinshasa, l’une des particularités de Daniel KANZA est sa progéniture remarquable. Son fils, Thomas Kanza, fut le premier universitaire congolais diplômé en Belgique, et membre du Gouvernement Lumumba. Sa fille Sophie Madeleine Lihau Kanza fût la première femme noire diplômée de l’université de Genève à suisse et première femme Ministre dans notre pays. Enfin, sa fille Marie Kanza fut la première infirmière congolaise (noire) du Congo Belge.

 

 

Maître Fay KANZA, petit fils de Mbuta Daniel KANZA

 

Aujourd’hui, son petit-fils maître Fay KANZA, porte-parole du gouverneur de province docteur Guy Bandu, veut pérenniser la mémoire de son grand père. Ainsi, 33 ans après, il lance un appel au chef de l’État Félix TSHISEKEDI TSHILOMBO pour que soient décorés à titre posthume pour certains, les pionniers de l’indépendance, ceux ayant pris part à la table ronde politique de Bruxelles en 1960: « Il est indiscutable que ces assises ont constitué le moment clé du processus politique et diplomatique vers la souveraineté nationale de la RDC », estime-t-il.

 

Maître Fay KANZA invite par ailleurs la communauté Kongo à revenir aux fondamentaux de MIKA MIA MBUA : « Loin des querelles fraternelles entre Ne Kongo, les anciens de l’ABAKO avaient cimenté le vivre ensemble afin de peser sur les enjeux de conquête de l’indépendance. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Une preuve de plus que le multipartisme voulu dans le nouveau système politique a creusé les antagonismes au sein de la Communauté Kongo. Il est plus que temps, de revitaliser un nouveau leadership Kongo en référence à nos Pères Fondateurs », conclut le petit fils de Mbuta KANZA Daniel.

 

Martin SOLO

 

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