Ville de BOMA : De Boston à UKRAINE, Matata Ponyo le bouc émissaire idéal?

Autre fois, la ville était appelée Boston par les Bana Poto qui n’hésitaient pas à aller y passer leurs moments de détente notamment à l’auberge du vieux port, un restaurant construit au bord du fleuve et situé dans un quartier (FISHER) conçu pour abriter les plus hautes personnalités et les hommes les plus fortunés de la ville. Aujourd’hui, les mêmes personnes qui ont surnommé la ville de Boma BOSTON, l’ont à nouveau baptisée « Ukraine », en référence à ce pays où la guerre fait rage et la population fuit massivement les violents combats avec la Russie. Pour comprendre ce changement de paradigme, il faut revenir un peu en arrière.
Octobre 2012, Matata Ponyo alors premier ministre prend une décision surprenante : Dans un décret signé par lui, il annonce l’interdiction d’exporter des véhicules d’occasion ayant été mis en circulation avant l’année 2002 au port de BOMA. Il motive sa décision par la nécessité de limiter l’impact nuisible des véhicules polluants l’environnement. Sans le savoir, celui que certains congolais pensent être un homme intelligent, à tort ou à raison, venait de sonner la descente aux enfers d’une ville historique et florissante : La ville de BOMA.
Pour Matata, la lutte contre le changement climatique devrait commencer par la ville de BOMA mettant ainsi en péril la vie de ses nombreux concitoyens qui vivaient de l’influence de ce port dans la région. Avril 2017, contre toute attente, Samy Badibanga signe un autre décret abrogeant celui de Matata Mpoyo et lève ainsi l’interdiction d’importation des véhicules vieux de plus de 10 ans. C’est un Ouf de soulagement dans la ville, ça et là des cris de joie pour saluer cette décision du nouveau Premier Ministre . Mais le mal avait déjà pris place. Le décret de Matata aura donc plombé les activités d’import export au port de BOMA.
Très vite, la vie devient difficile dans la ville et ses environs. BOMA qui commence à tousser, le Mayombe, l’autre partie de la région est aussitôt contaminée. Tour à tour, les usines commencent à fermer suite à l’absence de bateaux sensés transporter les marchandises. D’abord, Elbema, Sema, SOFORMA ou encore Afriwood, des grandes entreprises de transformation ferment leurs portes. Ensuite,La bralima n’a pas résisté au choc, elle a fini par mettre la clé sous la porte et enfin tout récemment Nkutuala a craqué.
Aujourd’hui, BOMA l’une des premières villes du pays et la plus ancienne n’est plus que l’ombre d’elle-même. Une chute précipitée par des mauvaises décisions politiques dont celle de Matata Mpoyo, qui a voulu se comporter en bon élève pour plaire aux occidentaux en sacrifiant ses propres concitoyens soit disant pour lutter contre la pollution. Aurait t-il le courage de venir visiter un jour cette ville, ou ce port qu’il a réussi à ruiner? Circuler dans la ville de Boma il n’y a plus rien. Le port ressemble de plus en plus à un entrepôt. Au loin on peut voir les bateaux dans le fleuve qui attendent le départ pour Matadi sans rien déposer à BOMA.
De Boston à Ukraine, la chute a été brutale pour la vieille ville. La population n’a pas encore totalement perdu espoir et espère que le président de la République se souviendra encore de cette ville. C’est le sens même de l’appel du PRL, le représentant légal de la CEAC l’église protestante à BOMA. Un appel au chef de l’État pour la relance des activités au port de BOMA. Matata Mpoyo quant à lui, candidat déclaré à la présidence, nombreux se demandent s’il posera ses pieds à BOMA, si oui pour tenir quel discours ?
Martin SOLO